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Colette Besson

Mercredi 16 octobre 1968, 17 h 20 à Mexico, 0 h 20 en France. Des centaines de milliers de spectateurs veillent devant leur télévision pour suivre, en couleur et en mondiovision (pour la deuxième fois de l'histoire des Jeux, après ceux de Grenoble, en février 1968), la finale du 400 mètres féminin. À l'autre bout du globe, dans les starting-blocks, les meilleures athlètes du moment sur la distance : l’Anglaise Lillian Board, l’Allemande Helga Henning, la Néerlandaise Myrna Van der Hoeven, la Russe Natalya Pechenkina… Et la Française Colette Besson. A 22 ans, la native de Saint-Georges-de-Didonne (Charente-Maritime) va créer la surprise en remportant l’or.

Dossard 117, la Charentaise-Maritime à la longue queue-de-cheval brune nouée par un fil de laine rouge, s’élance au couloir 5, son préféré. Alors qu'elle est nettement distancée au 200 mètres, Colette, prévenue des pièges de l’altitude sur l’organisme (elle s'était entraînée en altitude, à Font-Romeu, dans les Pyrénées-Orientales, sous la direction de Yves Durand Saint-Omer), remonte une à une ses rivales. À deux mètres de la ligne d'arrivée, elle revient à la hauteur de Lillian Board... et bat sur fil la grande favorite. Après une extraordinaire fin de course, la jeune athlète établit aussi le nouveau record d'Europe à 52 secondes et trois centièmes, s'approchant d'un dixième de seconde du record du monde.

Ce titre olympique, à ce jour encore l’une des plus belles émotions de l’athlétisme français, sera aussi le seul de la carrière de Colette Besson, morte à 59 ans, le 9 août 2005, à Angoulins, en Charente-Maritime.