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Tommie Smith et John Carlos

La politique et les droits civiques se sont également invités aux premiers Jeux Olympiques organisés dans un pays en voie de développement. Les Jeux de Mexico restent dans les mémoires comme l’un des symboles de la lutte contre le racisme et l'exclusion dont étaient alors toujours victimes les afro-américains aux Etats-Unis, avec cette image forte, entrée dans l’histoire également le 16 octobre 1968 : celle du podium des Américains Tommie Smith et John Carlos, respectivement médaille d'or et de bronze au 200 mètres. Lors de la cérémonie de remise des trophées olympiques,les yeux rivés au sol, les deux sprinteurs brandissent un poing ganté de noir pendant l'exécution de l'hymne américain, en signe de soutien à la cause des noirs de leur pays.

Sept mois après l'assassinat du pasteur noir américain, Martin Luther King, le 4 avril 1968, suivi d'une énième vague d'émeutes qui ont embrasé le pays et fait une quarantaine de morts, les deux athlètes défient leur pays et la bienséance des Jeux sous les caméras du monde entier. Devenus les emblèmes du Black Power, Smith et Carlos paieront au prix fort ce geste accusatoire, un coup d'éclat qui prend une incroyable dimension politique. Bannis dès le lendemain du village olympique par le président des jeux, leur compatriote, l'Américain Avery Brundage, et d'abord suspendus temporairement, ils seront ensuite interdits de compétition à vie. Il faudra attendre la fin des années 80 pour que le monde reconnaisse leur action